2. Le mélézin de Mouriaye nourrit 110 UG 2. Le mélézin de Mouriaye nourrit 110 UG B pendant trois mois tous les ans
A Saint-Vincent-les-Forts, municipalité, forestiers et éleveurs jouent la carte du partenariat pour tirer partie de la forêt communale.
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A Saint-Vincent-les-Forts, dans les Alpes-de-Haute-Provence, la forêt communale de Mouriaye représente une ressource fourragère précieuse pour les sept éleveurs de bovins (viande essentiellement) de la commune. Du 20 juin au 30 septembre, 110 UGB, composées de vaches, génisses ou de chevaux, pâturent les 350 ha perchés entre 1 300 et 2 000 mètres d'altitude.
Depuis 1995, c'est le groupement pastoral constitué des éleveurs de la commune qui loue cette estive à la mairie. « La création de ce groupement est née à la suite du constat des éleveurs de l'embroussaillement de certaines zones », explique Dominique Baron, du Centre d'études et de réalisations pastorales (Cerpam). Les exploitants se sont alors mobilisés pour trouver des solutions afin de préserver la ressource fourragère. L'enjeu est important pour eux, car cette estive n'exige pas de frais de transport et, du fait de sa proximité, elle autorise la conduite d'une vache prête à vêler par exemple.
UNE GESTION TRANSPARENTE
« Le groupement pastoral est un outil pour gérer le site de façon transparente », ajoute Dominique Baron. Le but est de maintenir le milieu pour que les propriétaires, la municipalité, les éleveurs, les forestiers ou les touristes puissent profiter de cet espace au fil du temps. Le challenge n'est pas si simple. Quand le forestier réfléchit à son plan de gestion, c'est à l'échelle de plusieurs dizaines d'années, voire au-delà du centenaire (lire ci-dessous). Pour l'éleveur, l'échelle du temps est beaucoup plus réduite. La réflexion collective permet de considérer les besoins de chacun.
Reste que la ressource sur le site est limitée. Évaluée par un écologue, elle n'autorise le pâturage que d'un petit nombre d'animaux présents sur la commune. Chaque éleveur est donc limité de douze à quatorze têtes. Le groupement pastoral perçoit par ailleurs des aides comme la PHAE, liées à l'exploitation de la surface. Cela participe au financement de l'embauche d'un berger. Il s'agit, ces dernières années, de Ralf Hendriks. « Je m'occupe de la surveillance des animaux, indique-t-il. Je vérifie aussi les clôtures et je déplace le troupeau sur les cinq parcs en fonction de leur consommation. J'essaie aussi de limiter la prolifération de certaines espèces indésirables sur certaines zones, en jouant entre autres sur la pression du pâturage. »
DES PARCS FONCTIONNELS
Les outils mis à sa disposition sont fonctionnels. Depuis une quinzaine d'années, le groupement pastoral a engagé de nombreux travaux pour améliorer l'estive, avec l'aide du conseil régional et de l'Europe. Des mesures agroenvironnementales ont aussi été contractualisées. Il a installé des clôtures, un parc de tri pour les animaux ou des abreuvoirs. Chacun des cinq parcs est équipé de son propre point d'eau. La zone la plus haute dispose aussi d'un impluvium. Il approvisionne le parc de pâturage d'août et ceux situés en contrebas. Le groupement pastoral a aussi investi dans trois passages canadiens. Installés sur les pistes forestières, ils facilitent la circulation des camions forestiers et des randonneurs. Ces derniers étaient nombreux, début juillet, à profiter de ce site qui surplombe le lac de Serre-Ponçon.
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